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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 20:06

 

 

 

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Art Rock 2013

 

Pour la deuxième année consécutive, Euphonies sera à Art Rock du 17 au 19 mai pour couvrir l'événement. Un événement anniversaire puisque le festival fête ses 30 ans... Comme l'année dernière, plusieurs articles mettront en lumière certains artistes à ne pas rater, les événements off, et puis ensuite, il sera temps de faire le point, sur les concerts, sur l'ambiance de chaque soirée, vue de l'intérieur...


En attendant, en tant que playlistomane qui ne se soigne pas, voici une sélection de ce qui vous attend :

 


 

 

 

Si jamais l'envie vous venait de taper la discute avec moi, Euphonies établira ses bureaux chez Dandy Rock Le Shop, 21 Place du Guesclin, pendant tout le festival. D'une pierre deux coups : échanger, et puis découvrir une caverne d'Alban ba-ba pour tous les amoureux du support vinyle...  On vous attend !

 

Allez, au boulot... 

 

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 22:00

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David August - Times

 

J'attaque ici un sujet délicat : parler d'un pan de musique que je fréquente sans bien le connaître, que je goûte sans le cuisiner tous les jours : cette fameuse "musique électronique". Pour ma mère c'est Jean Michel Jarre. Pour beaucoup, c'est Moroder, Daft Punk, Fat Boy Slim, les Chemical, tous les djs "machin". Et pour les puristes, c'est une somme de références aussi passionnantes qu'obscures, des distinctions à l'infini entre deep/infra/low/beat/bass/house/tech/hardcore/slow/minimal/acid/indus/trans/tribe/dub.De quoi en perdre son latin de Chicago.


Juste éviter que les chapelles intimident ceux qui aiment découvrir. Il y a deux ans, Nicolas Jaar en a séduit plus d'un avec son Space is only noise. Le garçon revendiquait alors ses influences Pink Floyd, Les Doors, Keih Jarrett, New Order.  La preuve que s'il est intéressant de classifier, après, on a bien envie de péter les cloisons. Voilà pourquoi il me semble d'intérêt public de vous parler de David August et de son album Times.


Si vous franchissez le pas, vous trouverez certes des structures répétitives, une pulsation qui ne se marie pas parfaitement avec le goûter des enfants. Et alors ? La nuit, en vacances, dans une parenthèse, vous n'êtes pas condamnés à subir la playlist France Inter, les rotations Rtl 2, les compils de vos potes, non ? Il existe un espace pour Times que vous saurez trouver, si vous admirez comme moi ce sens sensuel de la phrase pop, du beat organique, de l'inventivité, de la place entre deux notes.


Plutôt que musique électronique, Times mériterait d'être décrit comme synthèse intelligente d'influences brassées house et d'ouvertures vers ailleurs : pop mais aussi jazz. Et puis vous voulez mon avis ? Quand on écoute Times, toutes ces catégories emmerdent. David August vient juste de sortir un énorme album. Un putain d'énorme album. Voilà, j'aurais dû commencer par ça : 

 

 


 

 

 

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En ce début mai, Euphonies reprend les couleurs d'Art Rock qui se déroulera cette année les 17 / 18 / 19 Mai. Comme l'année dernière, en partenariat avec le festival, vous pourrez découvrir ou vous imprégner des artistes à ne pas manquer, suivre via le site les conseils de concerts, les impressions d'ensemble sur ces trois jours. Plusieurs articles à suivre avec attention ! Et au plaisir de vous retrouver sur place pour échanger...


 


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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 15:27

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Dans ma cabane une platine # 16

 

Si le credo de ce blog est de conjuguer texte et musique, de rechercher la petite mélodie dans le puzzle des mots, de faire parler les chansons, eh bien quand vient le soleil, quand la température redevient confortable, il est temps de profiter à nouveau du pouvoir de certaines invitations au farniente. Débrancher et n’être que sensations. Synesthésies. Cinq propositions :

 

1)    Selon la météo, improviser une journée de R.T.T. Ou se faire porter pâle. Disparaître. Eteindre son portable, ignorer Facebook/Twitter/Tumblr, (mais si c’est possible), choisir les vêtements les plus confortables ou rester à poil, ouvrir grand les fenêtres ou aménager sa terrasse, son balcon en camp retranché de professionnel de la glande. Prendre cinq secondes pour écouter la tondeuse du voisin retraité ou les mouettes errantes. Et puis s’ouvrir une bière fraîche en écoutant (fort) cette platine. Essayer de ne pas penser.

 

2)    Prendre une semaine de congés. Mettre quatre t-shirts, trois caleçons, deux vieux jeans, un gros pull dans un sac à dos. Une brosse à cheveux, des clopes et une centaine d’euros. Prendre la route. (La A16, la D 378, peu importe…) Arriver quelque part. Mais écouter cette cabane dans l’intervalle.

 

3)    Organiser une soirée. A base de brochettes, de pizzas, de knackis. Prévoir trois packs de bière, un frisbee, un bon vin. Dévaliser le buraliste. Prévenir ses voisins. Ne rien gérer, laisser faire, mais acheter des plaids si vous vivez en Bretagne. En profiter pour inviter un pote perdu de vue, on sait jamais. Et balancer votre compil à bloc dans le jardin ravagé.

 

4)    Opter pour le corps. Le vôtre surtout. Essayer de fixer le plafond au moins une heure. Découvrir le soin relaxant Yves Rocher. Faire du Taï-Chi, Observer les imperfections du corps et s’en foutre. Oser le Hammam. Méditer, devenir Bouddhiste ou acheter du baume du tigre. Se convaincre que tout cela vaut mieux que d’avaler un burger gras sur fond de rasades édulcorées à l’aspartame. Et au cas où, caresser son oreille au son d’une cabane platinée.

 

5)    Rester actif, continuer à bosser. Ecrire, ordonner, déplacer, lever, descendre, s’agiter. Regarder à travers la fenêtre le ciel chauffé de jaune. En cravate ou en marcel, vous ne me ferez pas croire qu’il n’existe pas un espace pour temporiser. Tout de suite ou plus tard. Je vous propose alors d’écouter ce qui suit :

 

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 13:27

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Child of Lov - Fly

 

Avant d’être un sujet d’étripaillles pour intellectuels branchés, la musique est d’abord une affaire de corps, d’espace, de spasmes. Un cri qui vient de l’intérieur, comme disait Bernard, la traduction gesticulaire d’un stimuli neuro-hypophysique proto-endorphinique comme dirait l’autre. C’est comme ça, rien à faire, je danse donc je suis.

 

Sauf que la danse, dans l’imaginaire collectif, c’est le tango, la valse, le rock’n roll. C’est à dire une régulation spectaculaire, historique et culturelle d’une trémulation primale. Un rituel orchestré pour canaliser ce bouillonnement des organes. En gros, la danse codée est à la musique ce que l’éducation sportive fut à la sexualité des jeunes collégiens : un moyen de mettre de l’ordre, de transcender une pulsion anarchique de réagir aux stimuli. Et il faut reconnaître une forme de grâce aux mouvements savamment calqués sur un tempo : la technique n’est pas un frein au plaisir, au contraire. C’est aussi un lien religieux, communautaire, sensé. Sinon je ne m’explique pas la Gavotte bretonne ou la Bourrée auvergnate.

 

Sauf que. Comme dans tous les arts, certains ont voulu revenir aux instincts primitifs. Libérer le corps des codes et des pressions. Qui n’a jamais pogoté dans un concert punk ou ébroué ses poils dorsaux en écoutant Kassav ne peut comprendre. Parfois le bassin reprend le dessus, souvenir de l’enfance où l’on improvisait une chorégraphie anarchique sur La danse des canards. Dans ces cas là, plus de règles, mais une réponse appropriée à la rythmique : léger dodelinement sur Bohemian Rhapsody , Air guitar sur Stairway to Heaven, épilepsie sur Animal Collective.

 

Cette liberté de mouvement n’est pas commercialisable, n’en déplaise à la Tektonik.  J’aime regarder les gens réinventer une danse qui n’appartient qu’à eux, lancer le pied à droite quand le bras peine à suivre le rythme ternaire. Quant à Child of Lov , il invite à donner de la tête vers l’avant, à headbanguer subtilement ou donner des bras sur un blues tellurique. A la manière de cet enfant sur son fond d’écran Tumblr. Les meilleurs morceaux sont alors ceux que vous croyez connaître, et qui déroutent avec malice votre course d’orientation, qui ont toujours un temps d’avance sur vos habitudes corporelles. Je crois que Fly fait partie de ceux-là.

 

Fly :

 

 


 

P.S : morceau découvert sur la dernière compil des Inrocks (printemps) 2013. Pas pour faire de la pub, mais cette dernière édition est un modèle du genre (James blake, Bertrand Belin, Miss Kittin...)  

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 22:37

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Daft Punk - Random Access Memories (1)

 

 

Je voulais pas au début. Et puis ça m'a sérieusement démangé. Je voulais pas parce qu'entre volonté de pédagogie (prétention), envie de légèreté (inconsistance), tentation d'aquoibonisme, de fatalisme (facilité), je risquais bien de rater le sujet Daft Punk 2013. Et Dieu sait qu'il est difficile de rater les Daft ces derniers temps.


So what the fuck ? Rapide flashback pour tous les uns et les unes qui ont vécu à Mondeville la Padole depuis vingt ans : Daft Punk c'est la gloire française du 2.0 avant l'heure, au moins depuis 1997. La fameuse French Touch qui a permis à Benoit le toulousain d'embrasser sans honte Jessy la texane un soir d'août 98 au camping de St Gilles Croix-de-Vie. Lui libéré de Téléphone, elle ne connaissant pas encore Britney Spears. Homework, avec Moon Safari (Air) et quelques autres, ont véritablement redoré le blason d'une musique francaise qui ne s'exportait plus qu'à coup de Jordy. La même année on gagnait la coupe du monde, et la France pouvait enfin crâner sur deux grands sujets de branleurs.

-

Les deux garçons, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, réinventaient alors une musique électronique à coups d'infra-basses et de rythmiques disco-hypnotiques, le tout mystérieusement emballé dans un néo-anonymat casqué de derrière les fagots modernes. Well done, gros succès mondial. Vint le deuxième album, et son tube interplanétaire One more Time responsable, entre autres, d'une cinquième grossesse chez tata Suzanne. Malgré les voix dissidentes, les Daft étaient les maîtres du monde. Et puis ensuite, Human after all, des remixes, des collaborations, diverses expériences, la bande son du nouveau Tron... Les Daft Punk devenaient une franchise rentable et exploitée avec un certain talent.


Et puis 2013. Nous y voilà. L'accélération du web 3.0 a cristallisé les Daft Punk en icônes incontestables, récentes arlésiennes d'une scène hexagonale en perte de repères, de Benzema à... Phoenix. On attend de leurs nouvelles comme le Messi(e). Puis on apprend la pondaison nouvelle des élus canonisés, on scrute les premières fuites. Et c'est là que le Daft Punk 4.0 intervient : de quoi faire passer la stratégie marketing de Woodkid pour une vague rigole de fluo verdâtre sur du papier d'école élémentaire : les Daft, eux, sont les rois, les maîtres du Marketing / Com / Business.

 

Jugez plutôt : depuis des semaines on s'écharpe sur le net pour sampler quelques secondes d'un morceau qui pourrait être le prochain Daft Punk. Puis un extrait vidéo de Get Lucky diffusé avec parcimonie à Coachella et relayé cradement sur You tube en mode smartphone tremblant. L'annonce de grands noms (Moroder, Nile Rodgers (Chic) Pharell Williams...) Un nouveau visuel, un record de pré-commandes sur Itunes, et puis ces derniers jours, l'annonce frondeuse  du Get Lucky en version intégrale sur le Twitter de Fun Radio, immédiatement contesté comme fake, immédiatement apprécié comme oracle. Et là dessus, j'imagine, les Thomas et Guy-Manuel riant sous cape. Du même rire que le diable contemplant son oeuvre de désorganisation. Les Daft Punk ont tout compris au cynisme moderne, experts en préliminaires d'éjaculateurs tardifs : la preuve, je rajoute ces quelques mots aux infinies palabres frigides du net.


Sauf que. Si j'ai acheté Homework en vinyle, c'est parce que j'aimais ce grisant mélange immédiat de funk profond, de disco bâtarde et d'électro métronomique. Aujourd'hui, je suis malheureusement seulement fasciné par la perfection publicitaire (voire putassière) du duo français, sans succomber encore au chant d'une sirène bien pauvre en propositions écoutables. Parce qu'au final, le 20 mai, c'est de treize titres dont il faudra parler, qu'il faudra évaluer. Et de rien d'autre. Le rendez-vous est pris. Humain, trop humain, après tout.

 

Allez pour rappel :

 

Da funk (Homework) :

 

 


 

 

One more time ( Discovery) :

 

 


 
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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 23:32

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Youn Sun Nah - Lento

 

 

"Vous croyez être savant ou érudit parce que vous savez beaucoup de choses ? Faux. Moins vous en savez, plus vous êtes intelligent." Ainsi parlait Gaston Bachelard dans "la formation de l'esprit scientifique". Lointain écho au socratique "je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien".  Deux formules qui s'appliquent parfaitement à l'écoute du Lento de Youn Sun Nah, déjà prêtresse, soeur de Coltrane sur Same girl.  

 

Nécessairement, on construit des cases. On range, on trie, on garde, on jette. Faut bien se construire un goût, des références. Alors on sait  qu'on voudra aimer celui-ci, qu'on se plaira à détester celui-là. Question de moment, d'envie, d'opportunisme. Et puis un jour vous tombe sur le coin du tympan un album extraordinaire. Un chef d'oeuvre, une pépite. Cela pourrait être du ska, du jazz, de la pop...Peu importe. Alors, on ne sait plus.

 

Rares sont les albums capables de vous dire à la première écoute  qu'ils vous sont essentiels, rares sont les albums qui tout en magnifiant un genre se montrent ouverts à l'oreille universelle. C'est bien simple : avec Youn Sun Nah, on trouve un parangon musical, le moyen de débusquer le traître dans une assemblée de critiques.

 

Amis de tous les peuples, frères de sang mélodique, unissons-nous. Youn Sun Nah propose avec Lento un remède contre le scepticisme, une ode à l'amour lyrique, à la nostalgie des chants incertains, parce que chanté sans peur du qu'en diras-t-on ? Qu'on soit névrosé de la note bleue ou simple  néophyte de la belle harmonie, Lento tectonise nos beaux a priori : il est possible en 2013 de faire un album juste, sensible, tellurique, pointu et populaire. Un album qui nous renvoie joyeusement à la seule question : Que sais-je ? Parce que des morceaux comme Lento, Empty Dreams et son accordéon sorcier, voire la reprise de Hurt, qu'on n'avait jamais trouvée aussi belle depuis Johnny Cash, bousculent notre belle ligne droite de musiques qu'on écoute habituellement. On savoure Lento parce qu'on s'en fout enfin du reste. Parce qu'on y trouve du scat chaloupé, du blues jazzifié, de la pop éclatée en mille morceaux d'influences musicales. Et alors, définitivement on ne sait qu'une chose, et c'est tant mieux, c'est qu'on ne sait vraiment rien.

 

 

Jazz sous les pommiers :

 

 

 

 

Un extrait de Lento :

 


 

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 15:04

 

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Jean Louis Murat - Toboggan

 

 

 

Jean Louis Murat est à la chanson française ce que Woody Allen est au cinéma : un intermittent du chef d'oeuvre. Le monde se divise en deux catégories : les prolixes et les taiseux. Ceux qui pensent qu'on ne peut pas rester trop longtemps sans partager, ceux à qui il faut arracher un extrait de l'oeuvre à venir, jamais assez parfaite dans l'absolu. Kubrick (ou Malick) vs Allen, Christophe vs Murat. Deux conceptions louables de la livraison. Après c'est comme les blagues : on peut faire rétention pour parfaire la saillie qui tue, ou tout tenter : un coup sur cinq ça fait mouche.

 

Sauf qu'en réalité la qualité est sinusoïdale, surtout quand on parle de Murat. Et que ces derniers temps l'auvergnat est sur une pente ascendante. Après un Grand Lièvre classé ici parmi les albums de l'année 2011, l'artisan chamaliérois poursuit dans sa quête d'épure aux textes toujours aussi personnellement métaphoriques, poétiques. Et ce que j'aime dans ses dernières propositions, c'est le mélange d'expérimentations sonores, de samples, de doublements de voix, et son attachement à une écriture finalement traditionnelle, dans le meilleur sens du terme. Murat est une sorte de griot qui a sans doute beaucoup lu, et qui offre le produit de ses humbles constats à chaque solstice.

 

Toboggan est un recueil de poèmes hivernaux, hors du temps, dont il faut saluer la production qui sert admirablement les mots ciselés, la voix feutrée du chanteur. Et puis ces ritournelles sublimes subtilement soulignées de quelques effets sans jamais perdre de vue le sens (Amour n'est pas querelle par exemple). Seul Murat sait doser à ce point un folk ouaté et une pop ralentie par la dureté des choses essentielles : les saisons, la nature, notre animalité. Comparé à lui, ce cher Francis Cabrel passe pour un touriste qui ramène des clichés flous.  Paradoxalement, Murat prend le temps d'aller vite, et nous livre ici des instantanés de sagesses patiemment réfléchies.

 

Amour n'est pas querelle :

 


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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 18:00

 

 

 

Aujourd'hui je voulais vous parler de... Euh... Ah oui de... Ah ben non. M'enfin vous savez cette chanson là, merde comment elle s'appelle déjà ? Un titre terrible, c'est une nana qui chante, avec des choeurs à la fin, genre Sympathy for the devil  façon Doo-Wap, un peu bluesy, un peu rock, avec ce putain de rythme lascif et une voix qui sent le Bayou dans les sous-vêtements. (Spéciale dédicace à mes amis disquaires et à leur oeil torve face aux requêtes crypto-sémantiques d'inquiétants clients enthousiastes. Mais imprécis, oooooh oui, imprécis.).

 

Bref, qui ne s'est jamais retrouvé à moduler sa voix dans tous les sens sur Shazam, à beugler une version approximative de Take on me sur Soundhound ou pire : à chantonner mollement un air vidé de sa substance à un ami réputé connaisseur ne pourra pas comprendre ce dont je parle. Le trou, le blanc, l'ignorance, l'oubli, l'absence, Alzheimer. Tout se passe bien dans votre journée, tout est à sa place, et puis BAM. Une radio inaudible dans un Casino, vingt secondes de musique dans un reportage, ou même un retour de mélodie dans votre cerveau malade et voilà que vous cherchez à mettre un nom sur une chanson. Ou tout du moins à recouper tous les indices qui vous feraient parvenir au Graal. Une bribe de paroles, un gimmick, un espoir.

 

L'accident peut paraître banal. Très souvent on recherche le nom d'un réalisateur, d'un bonbon d'enfance, d'une connaissance perdue de vue. Mais ce qui fout les glandes en matière de musique, c'est le titre qui avance masqué à l'infini dans vos neurones, que vous entendez aussi clairement qu'un ébat voisin quand les cloisons sont fines, et qui vous tape sur le système, et que vous remâchez, entonnez, sifflotez, décomposez jusqu'à l'écoeurement de ne pas mettre la moindre lettre sur ce démon qui vous nargue. J'ai connu des gens devenir fous pour moins que ça. Vous savez que la solution existe quelque part, et malgré les adjuvants modernes, impossible de mettre le bémol dessus, la ritournelle vous échappe comme une pucelle un soir de Sainte Catherine.

 

Et puis, alors que vous n'y pensez enfin plus, le morceau revient quelque part. A la radio, sur une compil, chez un ami qui vous révèle le mot de passe, la formule magique. Et tout d'un coup, vous êtes en paix. Et presque déçu. Le monde n'a plus de secrets. Vous retrouvez l'équilibre mental. Mais : sans stimulation plus de quête. Ne vous inquiétez pas : un jour, ce fantôme, cette obsession va revenir. Et ce qui est beau, c'est que ça ne prévient pas.

 

Au fait j'ai trouvé : aujourd'hui, je voulais vous parler d'Addicted de Sallie Ford.  Et c'est vachement bien.  

 

Sallie Ford And The Sound Outside - Addicted

 

Sallie-Ford.jpg

 

 

 

Addicted premier titre de l'album. Le reste vaut tout autant le détour.

 

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 15:30

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Babx - Drones personnels

 

 

 

Tiens c'est marrant. C'est en écoutant ce matin dans le frimas breton la chronique de Didier Varrod consacrée au dernier album de Jacques Higelin que je me suis décidé à écrire une chronique sur... Babx.

 

J'ignorais qu'Higelin sortait un nouvel album. Je l'ai écouté. Tout y est, la poésie, la fausse légèreté, l'efficacité sans doute longuement réfléchie de la production, entre grandiloquence et valeur sûre. Rien à dire, les fans du tombé du ciel s'y retrouveront, et j'ai vraiment goûté quelques morceaux du fou chantant, faits d'émerveillements bucoliques, d'espoirs vespérales, mais aussi de tics rassurrants, qui inscrivent Beau repaire dans la lignée des albums solides qui ne dépasseront pas malgré tout le stade du pensum scolaire. Pas un reproche hein, un constat. Higelin fait du Higelin +++. Et ça lui va bien.

 

Sauf que si on a eu souvent l'occasion d'éprouver depuis 30 ans la qualité des fables du grand Jacques (que j'ai particulièrement aimées en concert sur le sublime Live 2000, entre autres), il serait dommage de faire l'impasse sur de nouveaux rêveurs lettrés, qui ne se réclament pas forcément de cette génération des Fontaine, Areski, Higelin mais qui partagent certainement ce grain de folie métaphorique, de l'hyperbole pété du cable ou de la litote terrassante des trois B : Belin, Boogaerts, Babx.

 

Babx est à ce titre le délaissé de la triade. Quand Belin, et surtout Boogaerts ont su capter l'attention d'un plus grand nombre, Babx incarne encore la figure de l'artiste confidentiel, mais pourtant tellement attachant.   A tous ceux qui un jour ont pris plaisir à se noyer dans la nébuleuse Bashung, à s'agripper aux vérités acres de Dominique A, nul doute qu'ils trouveront dans Drones personnels une nouvelle proposition de langue inquiétée, d'images puzzlées, d'histoires toujours réinventées au fil des morceaux. Il y a dans Drones personnels la faconde d'un Tom Waits, l'ingéniosité d'un Gainsbourg, la sensibilité d'un... Babx.

 

Pour emprunter au dernier Higelin, un "délire d'alarme", une façon d' "être là en vie". Un nouveau bréviaire de poésie contemporaine.

 

Un teaser de l'album :

 

 


 

Tchador Woman :

 

 

 

 

Helsinki :

 


 

 


 

 


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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 20:50

 

 

cabane-coupe-printemps.jpg

 

 

Dans ma cabane une platine # 15

 

Pour cette quinzième platine, une chronique collaborative. Je vous propose de répondre à ce modeste questionnaire et d'envoyer vos réponses à ripleylike@gmail.com. Ce qui me permettra de mieux vous connaître et d'assouvir ma curiosité très saine.

A gagner par tirage au sort (sous contrôle de moi-même) l'édition digitale de Push the sky away  de Nick Cave (et ouais, rien que ça).

 

1) Quel serait votre premier souvenir musical d'enfance marquant ?

 

2) Qu'écoutaient vos parents dans la voiture ? (La réponse peut du coup être la même que la première...)

 

3) Quel est le premier disque que vous avez acheté ?

 

4) Quel est le dernier disque que vous avez acheté (ou téléchargé, volé, copié...) ?

 

5) Dernier concert ?

 

6) La chanson que vous écoutez en boucle en ce moment ?

 

7) L'artiste / L'album / La chanson que vous ne pourrez jamais vous résoudre à aimer ?

 

8) L'album que vous emporteriez sur une île (pas forcément déserte, mais où il n'y a pas de connexion internet ni disquaire. Juste un groupe électrogène et un lecteur de cd...)

 

9) Votre chanson honteuse que vous n'écoutez que dans une pièce capitonnée au casque à trois heures du matin complètement saoul(e) ?

 

10) La découverte qui vous fera bénir le site Euphonies pendant des années ? (j'accepte les dons, chocolats, cartouches de cigarettes et parures de stylos ringardes...)

 

Pour ma part :


1) Un 45 tours du Let's Dance de Bowie. J'avais entre cinq et six ans. Je ne m'en suis jamais remis.

2) Mon vieux de Daniel Guichard. Et Happy together des Turtles.

3) Si j'ai bonne mémoire, Sauvez l'amour de Balavoine.  En cassette. Oh mon dieu.

4) L'édition vinyle de Here d'Edward Sharpe & the Magnetic Zeros. Hier.

5) Matthieu Boogaerts. Lors de sa tournée sur l'album éponyme.

6) We are young de Fun (feat. Janaelle Monae). J'y peux rien, cette chanson a violé mon âme. Aidez-moi, (voir dans la playlist)

7) Hum... tant de prétendants. Allez, au hasard, Grand Corps malade, Orelsan, Diam's, (qui ont fait beaucoup de mal à la subtilité) et les compils Thunderdome (qui ont fait beaucoup de mal tout court).

8) Plus facile d'écrire les questions que d'y répondre. Bizarrement sans doute Ok Computer de Radiohead. Pour le coté oeuvre totale.

9) Toxic de Britney Spears.  Sans commentaire.

10) Je passe, j'ai le droit ?


 

BanksyNoBallGames.jpg

 

                                                                                                                                       Bansky

 

La platine du mois : bonne écoute !

 


 

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En boucles d'oreilles

1. Scott Matthews - Unlearned

2. Har Mar Superstar - Bye, bye 17

3. Junip - Junip

4. Nick Cave & The Bad Seeds - Push the sky away

5. Aline - Regarde le ciel

6. Fauve - e.p

7. Bumpkin Island - ten thousand nights

8. Hot Chip - In Our Heads

9.Bertand Belin - Parcs

10.Stromae - Racine Carrée

Et pour quelques titres de plus...

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