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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 19:49
Gloomy Monday

La nouvelle est tombée ce matin. Comme une mauvaise blague. David Bowie est mort. Après les disparitions successives d’autres icônes ces derniers jours, (Lemmy Kilmister, Paul Bley, Pierre Boulez) c’est au tour du Thin White Duke de tirer sa révérence. Déjà qu’on est lundi, qu’il fait nuit et froid et qu’il pleut à torrent, il faut en plus se faire à l’idée que celui qu’on croyait immortel s’en est allé.

 

Immortel, Bowie l’est devenu progressivement, en construisant une œuvre passionnante, protéiforme, visionnaire. De David robert Jones, l’artiste s’est transformé tour à tour en Major Tom, Aladdin Sane en passant par Ziggy Stardust, bousculant les lignes et les codes, jamais là où on l’attend, incarnant et déconstruisant ses avatars pour en devenir non pas la somme mais la synthèse. David Bowie, « l’homme aux mille visages » formule devenue déjà poncif dans la déferlante d’articles et d’hommages rendus aujourd’hui. Et pourtant, on y reconnaît la singularité d’un Janus dans lequel tout le monde pouvait se retrouver.

Parce qu’immortel, Bowie l’est aussi devenu en conciliant les contraires, en donnant à chacun la possibilité de s’accaparer une part de son œuvre. Que ce soit Space Oddity, la trilogie berlinoise ou Modern Love, ses collaborations avec Brian Eno, Nile Rodgers ou Queen, ses escapades electro, soul/funk ou dernièrement jazz,  l’artiste ne se repose jamais sur ses lauriers. Et la plupart du temps avec brio, capable justement de décloisonner les catégories musicales, d’émuler mainstream et élite, de créer des vases communicants profitables à tous. Comme à ce petit garçon de six ans qui entend pour la première fois Let’s Dance sur un pick-up bon marché et qui comprend que désormais c’est la musique qu’il veut entendre. Comme à cette adolescente en quête de sens, qui se prend en pleine tête tous les rêves et les soifs d’absolu qu’un hymne comme Heroes déclenche soudain chez elle. Pour une autre fille.

Immortel, Bowie l’est devenu aujourd’hui. Hasard, pensée magique ? On aimerait croire que la conjonction de son anniversaire, de Blackstar , son 25ème dernier album et de sa mort, est la marque en ce début janvier d’une preuve ultime du génie de l’artiste. D’avoir fait de sa disparition un énième pied de nez à la logique moribonde d’une industrie musicale sans imagination. Un titre comme Lazarus, deuxième single de l’album, accompagné de son clip, est en effet troublant de prémonition. Comme si Bowie avait jusqu’au bout voulu faire de sa vie son art, et livrer lui même son oraison funèbre. Sorte de synthèse, à nouveau, entre pulsion de vie et avant garde de la mort. On laissera les exégètes débattre sur ce point. Et on se permettra juste d’ajouter, en reprenant les mots de Gainsbourg, qu’aujourd’hui le starman fait partie des «mauvaises nouvelles des étoiles » de ce lundi 11 janvier. Sans douter une seule seconde que sa constellation deviendra immortelle.

 

 

 

 

 

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